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  • : Fenêtre ouverte sur le monde, à plus d'un titre : poésie, sport, maîtrise de l'information...
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6 février 2016 6 06 /02 /février /2016 13:56
For de café, Paris, 1935

For de café, Paris, 1935

Réduite trop facilement à la figure d'une philosophie

austère ("les Origines du totalitarisme", "Condition

de l'homme moderne", "la Crise de la culture"),

Hannah Arendt portait tout autant sinon plus en elle

la déchirure et les ailes d'une poésie singulière.

 

Petite fille déjà, comme le rapporte la spécialiste

de langue allemande Karin Biro, "les poètes sont

des voix en elle, qui résonnent dans tout ce qu'elle

entreprend" : elle recopie soigneusement dans

un cahier ses vers préférés et se constitue une

bibliothèque où vont se côtoyer Homère, Hölderlin,

Rainer Maria Rilke, René Char...

 

Elle ne s'arrête pas aux ornières du chemin et en tire

même une note mêlant douceur et mélancolie, bonheur

et peine, amour et solitude : "Des pieds en suspens

dans une splendeur pathétique / Moi aussi je danse,

libérée de l'apesanteur / J'entre dans les ténèbres,

dans le vide / Espace refoulé des temps passés."

 

La tragédie (la mort de son père alors qu'elle n'a

que 7 ans, la déportation et l'exil) donne encore

du sang à son écriture. Loin de se complaire dans

l'amertume proche des romantiques, Hannah fait

le choix d'affronter ses angoisses et de construire

son propre bonheur : le cri qu'elle pousse "Heureux

celui qui n'a pas de patrie" fait écho à sa secousse

préférée, "la Jeune fille étrangère" (visa de von Schiller).

 

Débarquée aux USA, après la fuite du nazisme, aux bras

de son second mari Heinrich Blücher (qui eut le mérite

de ne pas la rendre triste de sa passion pour Heidegger),

elle réalise que l'amour peut être un pays de secours :

 

"En parfaite confiance au non-familier / Proche de l'étranger/

Là de l'éloigné, je pose mes mains dans les tiennes."

 

("Heureux celui qui n'a pas de patrie. Poèmes de pensée",

par Hannah Arendt. Traduit de l'allemand par François

Mathieu, poèmes rassemblés, annotés et présentés par

Karin Biro, Editions Payot.

Source de ce billet : Pia Duvigneau - l'Obs n° 2673, 28/01/16.)

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2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 14:26
Crédits photo : Jean-Claude Deutsch /Paris Match via Getty Images

Crédits photo : Jean-Claude Deutsch /Paris Match via Getty Images

Il y a cinquante ans, un jeune documentaliste

au CNRS nommé Georges Perec ne commentait

pas les Choses à moitié de siècle :

 

"Il y a aujourd'hui une espèce de bonheur possible

à l'intérieur du monde de la consommation, bonheur

d'un restaurant, bonheur d'une moquette, bonheur

d'un fauteuil. Ce sont des choses concrètes, pas

imaginaires. L'ennui, c'est que tout se passe comme

si on retirait continuellement la chaise. On a le droit

de toucher, le droit d'admirer, on n'a pas le droit

de prendre. On nous donne énormément à désirer,

mais finalement on ne possède rien."

 

Cette frustration, née d'un système qui remplace

le désir d'être par le désir d'avoir, l'auteur l'exprima

avec une telle force littéraire que le jury du prix

Renaudot s'en trouva fort possédé.

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13 juin 2015 6 13 /06 /juin /2015 09:52
Rime et châtiment

Une poésie que l'on compose

à partir des mots que l'école propose

n'est pas vraiment une poésie,

mais vous serez peut-être sensibles

au choix multiple qui nous apostrophe

dans le petit journal des profs.

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28 mars 2015 6 28 /03 /mars /2015 18:37

5063-copie-1.jpg

 

Carina Rozenfeld, à l'occasion de sa venue

en Savoie, aura donc fait d'une pierre

(de Luet) deux coups :

 

non contente de recevoir

nos applaudissements hier,

 

cette sentinelle de l'imagination

conjuguée au futur et au présent

a soulevé aujourd'hui à Aix-les-Bains

le prix alTerre ado, au nez et à la barbe

d'une concurrence redoutable :

 

Malika Ferdjoukh, François Place,

Michel Honaker...

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30 décembre 2014 2 30 /12 /décembre /2014 16:25

Que faut-il ? Le regretté Laurent Terzieff

répond, en yeux et grâce, de Rilke...

 

 



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