Pascaloup de Savoie

Saint Nicolas a les yeux qui brillent

derrière l'église. Des jolies filles

ne se font pas prier pour remplir les vitrines ;

Christophe en a déjà crié une : Aline ! *

* Car vous m'étiez comme Marie,

Bien que je ne sois pas Jésus,

Et lorsque vous êtes partie,

J'ai su que j'avais tout perdu.

Max Elskamp, La Chanson de la rue Saint-Paul, 1922 /

éditions Gallimard, collection Poésie, 1997.

Maradona, c'est ce petit garçon qui faisait son sac

pour un stade de boue et de poussière. 

Maradona, c'est ce petit garçon aux chaussures trouées

qui trouait tous les filets de la première adversité.

Maradona, c'est ce fils béni transformant un bidonville

en belle maison, à l'autel de sa famille.

Maradona, c'est ce sang bleu que Naples

attendait, coagulée sous le mépris du Nord.

Maradona, c'est ce guerrier rendant les Malouines,

d'une main et d'une patte, aux perfides Anglais.

Maradona, c'est un homme de lumière

rattrapé par toutes les ombres de la vie.

Maradona, c'est la déchéance pleurant

comme un enfant à la veille psychiatrique.

Maradona, c'est l'Argentine à tout jamais,

la pauvreté riche de son dépassement.

Maradona, c'est ce footballeur

qui aura fait de Pelé un roi tondu.

Le pavillon noir du confinement

ne fait pas bouillir la marmite. 

Vendredi a peur de déposer le bilan ;

le mauvais vent doit partir et vite !

Beaucoup galèrent, quand d'autres voguent

sur des flots autrement amers. Faire du sport

à plus d'un mile de chez soi, diagnostic de cardiologue,

c'est bon pour le moral : il n'est pas contagieux, cet effort.