L'union sacrée pour la Coupe du monde de Rugby (finale
remportée par les Springboks le 24 juin 1995 à Johannesburg,
face aux All Blacks de la Nouvelle-Zélande)
Le premier Président noir de l'Afrique du Sud s'est éteint
hier à l'âge avancé de 95 ans, mais la flamme de son esprit
continuera de brûler dans nos coeurs.
Membre du Congrès national africain (ANC) dès 1944,
il s'engage résolument contre la ségrégation raciale.
Après le massacre de Sharpeville en 1960, il abandonne
la non-violence et choisit la voie de la guérilla, du terrorisme
et de la révolution ouverte.
Cela lui vaudra d'être condamné en 1964 à la détention à vie.
Il purge d'abord sa peine dans le sinistre pénitencier de Robben
Island. Il est enfermé dans une cellule de 2,50 m2, meublée
d'un lit on ne peut plus sommaire, éclairée par une ampoule
de 40 W. Il ne dispose ni de chauffage, ni d'eau, ni de toilettes.
Il n'a droit à un visiteur et à une lettre que tous les six mois.
Malgré toute cette abjection, il ne perd rien de sa force intérieure.
Au bout de 18 ans, il est transféré dans une autre prison,
celle de Pollsmor, située dans la banlieue du Cap. Sa vie
de prisonnier commence d'autant plus à s'améliorer que
la pression internationale (boycott des démocraties, concert
donné en 1988 au stade de Wembley pour ses 70 ans) va
accélérer le processus de décomposition de l'apartheid.
Le Président Frederik De Klerk en vient "tout naturellement"
à libérer Nelson Mandela, dit Madiba, le 11 février 1990.
Tous deux recevront le prix Nobel de la paix en 1993.
La réconciliation sera à son comble avec l'élection
de Mandela le 9 mai 1994 à la Présidence de la République
d'Afrique du Sud et le couronnement de tout un peuple
l'année suivante au royaume de l'Ovalie.