70 ans plus tard, le temps nous appelle à la barre
et avec la mine réjouie de la paix d'aujourd'hui
nous reprenons à notre compte confortable
le témoignage du grand Charles :
La guerre est gagnée. Voici la victoire. C'est la victoire
des Nations Unies et c'est la victoire de la France.
L'ennemi allemand vient de capituler devant les armées
alliées de l'Ouest et de l'Est. Le commandement français
était présent et partie à l'acte de capitulation. Dans l'état
de désorganisation où se trouvent les pouvoirs publics
et le commandement militaire allemand, il est possible
que certains groupes ennemis veuillent, ça et là, prolonger
pour leur propre compte, une résistance sans issue.
Mais l'Allemagne est abattue et elle a signé son désastre.
Tandis que les rayons de la gloire vont, une fois de plus,
resplendir au drapeau, la patrie porte sa pensée et son amour,
d'abord, vers ceux qui sont morts pour elle, ensuite, vers ceux
qui ont, pour son service, tant combattu et tant souffert.
Pas un effort de ces soldats, de ces marins, de ces aviateurs,
pas un acte de courage ou d'abnégation de ses fils et de
ses filles, pas une souffrance de ces hommes et de ces femmes
prisonniers, pas un deuil, pas un sacrifice, pas une larme
n'auront donc été perdus.
Dans la joie et dans la fierté nationale, le peuple français
adresse son fraternel salut à ses vaillants alliés qui, comme lui,
pour la même cause que lui, ont durement, longuement prodigué
leurs peines.
A leurs héroïques armées et aux chefs qui les commandent,
à tous ces hommes et à toutes ces femmes qui, dans le monde,
ont lutté, pâti, travaillé pour que l'emportent, à la fin des fins,
la justice et la liberté, Honneur ! Honneur pour toujours
à nos armées et à leurs chefs, Honneur à notre peuple
que des épreuves terribles n'ont pu réduire ni fléchir,
Honneur aux Nations Unies qui ont mêlé leur sang à notre sang,
leurs peines à nos peines, leur espérance à notre espérance et
qui, aujourd'hui, triomphent avec nous. Ah, vive la France !